• Conseil municipal du 29 mars 2013

      

       

    Source : Courrier du Pays de Retz - 15 avril 2013

    Urbanisme, subventions, finances… Les élections approchent, le débat municipal se tend

    Petit air de campagne municipale vendredi 29 mars lors du conseil trimestriel. Le débat a été houleux entre les conseillers de la majorité et de l'opposition

    D’un côté comme de l’autre, on ne se laisse pas faire. Même sans son chef de file Jérôme Puybareau, démissionnaire (lire ci-dessous), l’opposition compte bien occuper le terrain. Se faisant parfois rabrouer abruptement par l’équipe du maire Philippe Boënnec.

    • Premier point d’accroche la composition de la nouvelle assemblée et du bureau de la communauté de communes de Pornic. Le sujet avait déjà été voté au conseil communautaire et avait déjà été l’objet de vives critiques, notamment, de la part du maire d’Arthon et de Jean-Pierre Gilet, élu de l’opposition (voir l’édition du 22 mars). Rebelote vendredi soir. Il est prévu que l’assemblée passe en 2014 de 34 à 39 délégués et que le bureau passe de 11 à 16 sièges, dont 6 pour Pornic contre 4 actuellement. “S’il est compréhensible que Les Moutiers et Préfailles récupèrent un siège supplémentaire, mais passer de 11 à 16 est plus contestable”, souligne Jean-Pierre Gilet.

    Le maire Philippe Boënnec assure que cette nouvelle répartition améliore la démocratie. “Nous nous regarderons les conséquences sur un plan financier de cette décision”, répond l’élu de l’opposition. Le premier adjoint Jean-Michel Bard intervient fermement : “Comment comptez-vous représenter les Pornicais au sein du conseil ? Comment voulez-vous répartir le bureau ?” “C’est quoi ce ton M. Brard ? réagit Jean-Pierre Gilet. Ça n’enlèverait rien aux Pornicais de rester à 11 ? Je n’ai rien à ajouter. “

    Philippe Boënnec a conclu l’échange vigoureux en rappelant que le bureau n’est pas un organe exécutif et la loi plafonne le montant des indemnités.

    • Deuxième accroche : la subvention à Musica Pornic. À Pornic, le montant global des subventions s’élève à 654.049,67€. L’une d’entre elles a fait réagir l’opposition. “Musica Pornic pratique des tarifs d’entrée de 15 et 20 €, 5€ pour les moins de 18 ans. Ce n’est pas permis à tout le monde, souligne Benoît Dumesnil, élu de l’opposition, tout en reconnaissant le travail de l’association. Sont oubliés les 18-25 ans, les demandeurs d’emplois, les bénéficiaires du RSA…” Pour lui, “lorsqu’une association reçoit une subvention d’argent public, qui représente jusqu’à un tiers de son budget, il n’est pas impensable d’engager avec elle une discussion amicale pour réfléchir à la meilleure façon d’ouvrir à tous publuics les concerts sans pour autant mettre le budget en péril.”

    Martine Potier adjointe à la culture précise qu’il y a des déjà des tarifs moins de 18 ans. Martine Bernier précise qu’il existe des tarifs pour les personnes suivies par les affaires sociales. Jacques Gheerbrant réagit : “Pour 11.000€ sur 650.000 € qui vous paraissent mal employés, vous en faites tout un fromage !”

    • Troisième point sensible : le lotissement au Plessis-Allais. Le projet prévoit la création de 45 lots pavillonnaires sur 4,7 ha au nord de la Fontaine aux Bretons. Ceci nécessite la réalisation d’équipements publics à l’extérieur du lotissement. L’Association foncière urbaine libre (Aful) du bois du Plessis, qui regroupe les propriétaires, a accepté de contribuer aux équipements. pour 159.673€ ce qui correspond à 83,6 % des travaux.

    L’Aful veut aussi acquérir un chemin communal de 1.000 € situé à l’intérieur du lotissement pour 50.000€. Pour l’opposition, qui votera contre, “il s’agit d’une nouvelle privatisation d’une partie de Pornic. Ce sera la Calypso n°2 ! Vous privatisez le bien commun pour créer une réserve pour riches.”

    “C’était déjà privé, et le chemin déclassé est inaccessible,” répond Michel Barbereau, adjoint à l’urbanisme. “On peut se poser la question de la densité, chaque lot fera plus de 1.000m2 en moyenne. Avant, La Calypso était un lieu de promenade pour les Pornicais. Pourquoi pas un lotissement pour les Pornicais ?”, rebondit Jean-Pierre Gilet.

    “Ces biens sont privés, je ne vais pas spolier les familles. Je ne vais pas interdire les gens qui ont les moyens de venir à Pornic. Si vous arriviez à la tête de Pornic, vous auriez interdit les gens qui gagnent plus de 3.000€ ?”, interroge le maire.

    Je suis pour que tous les Pornicais profitent de leur ville. Votre politique oublie les pauvres”, lance Jean-Pierre Gilet. “Vous êtes un menteur ! On a une politique sociale, mais on n’a pas la même vision.”

    Marion Vallée