• Les marchands ambulants inquiets

    les marchands ambulants inquiets 

      

      

    Source: Courrier du Pays de Retz : 19 mai 2013 

    Nouvel emplacement : les marchands ambulants inquiets

    Ils s'installaient traditionnellement le long des quais. Mais, avec le réaménagement du port, la mairie souhaite déplacer les commerçants non-sédentaires sur le môle.

     

    les marchands ambulants inquiets

    Le nouvel emplacement sur le môle ne satisfait pas les marchands ambulants de Pornic.

    “Ça fait 36 ans que je vends des bijoux. C’est toute ma vie.” Philippe Paturel est commerçant non-sédentaire. A Pornic, son emplacement estival lui a toujours convenu. “J’étais installé sur le quai Leray bien avant le môle. “ Sur la promenade, là où passent les vacanciers.

    Seulement voilà, depuis les travaux de réaménagement des quais et la charte d’harmonisation des commerces mise en place par la mairie, la donne à changé. Et cette année, les marchands ambulants ne pourront pas reprendre leurs places habituelles. “On nous propose de nous installer de chaque côté du môle, dans le parking. Trois commerçants côte à côte, côté embarcadère de la Pimpante, après la barrière du parking, et trois autres alignés le long du muret qui borde le môle, devant le casino.” Bref, éloignés du passage des promeneurs.

    Hors passage de la clientèle

    Plusieurs rencontres ont eu lieu avec Philippe Boënnec, le maire, et Jean-Michel Brard, son premier adjoint. La dernière date du 30 avril sur le môle pour regarder exactement où les étals devraient être installés. Mais les commerçants ambulants ne sont pas satisfaits.

    Dans un courrier daté du 2 mai et adressé au maire de Pornic, ils font part de leur désaccord avec la solution proposée par la municipalité : “Les emplacements sont hors passage de la clientèle. Nous sommes d’accord pour nous déplacer mais dans des conditions acceptables.” Un autre problème vient toucher le porte-feuille des commerçants non-sédentaire, l’obligation de couvrir leur stand avec un barnum. Pour harmoniser les étals. “Le barnum serait à nos frais. On nous a annoncé 200€ le mètre linéaire. On paye déjà un emplacement qui, reconnaît Philippe Paturel, est raisonnable. Mais en temps de crise, est-ce bien le moment de nous ajouter des frais ?”

    Le commerçants s’inquiète car la saison arrive : “On vient de payer la TVA sur des recettes qu’on n’ont pas encore faites, on a acheté la marchandise, c’est le moment de vendre!”

    Nous tenons à ce qu’ils restent”

    Du côté de la municipalité, c’est Jean-Michel Brard, qui se charge de faire le lien entre les élus et les commerçants. “Je peux comprendre ces inquiétudes mais la discussion n’est pas fermé, assure le premier adjoint. Cela fait huit mois que nous sommes en concertation avec les commerçants. On cherche des solutions. “ Le premier adjoint explique le choix de déplacer les marchands par les travaux qui visaient “à faciliter la déambulation des passants. Les Pornicais et touristes apprécient ce concept.” Déjà certains commerçants ambulants ont trouvé un autre lieu : “Nous voulions séparer l’alimentaire. Le marchand de bonbons s’est installé près du manège, sur la place qu’on a aménagée, le marchand de chichis a pris une boutique. Je les ai accompagnés dans leur changement.”

    Concernant les barnums, c’est une histoire d’esthétique. “Le but est de standardiser les commerces. Nous avons demandé des efforts aux commerçants sédentaires, dans un esprit de justice, nous ne pouvions pas laisser les non-sédentaires avec un parasol rouge.” Le premier adjoint assure qu’un compromis est possible mais “il ne faut pas qu’ils disent non à tout ce qu’on propose”.

    “Nous tenons à ce qu’ils restent, ajoute Jean-Michel Brard, ils le savent.” Il n’empêche, d’après Philippe Paturel, si les conditions restent identiques, “nous ne serons plus trois commerçants, en plus de la bouquiniste, à déballer cet été.”

    Marion Vallée

    avec Marc Le Liepvre, correspondant local de presse